En 1826, Méhémet Ali, pacha d'Egypte, cherche à lisser ses relations avec Charles X. Le geste d'amitié est trouvé : il enverra une girafe à Paris. La captive rallie Alexandrie en felouque, avant de grimper sur un brigantin dont le pont a été scié pour dérouler son cou immense.

Naseaux au vent, l'animal vogue, fouetté par les embruns salés de la Méditerranée. Le roi de France l'attend. Marseille est en vue. Le port tend les bras et écarquille les yeux. On annonce l'arrivée d'un monstre jaune et tacheté, une chimère longiligne mi-chameau mi-léopard.

Les Français se bousculent pour observer cette bête étonnante. Zarafa est choyée, elle porte bottines et cape de pluie, et marche vers Paris sous les bravos. La girafe itinérante fait grand bruit pendant des jours. Charles X irait bien saluer l'animal, mais on lui recommande d'attendre. Un souverain ne bouge pas, c'est le cadeau qui se déplace. Alors le roi patiente. Enfin, en juillet 1827, l'animal entre dans la capitale.

Il passe devant Charles X - presque le dernier à profiter de la belle - et intègre la ménagerie du jardin des Plantes.

On peut toujours rendre hommage à son corps empaillé au Muséum d'histoire naturelle de La Rochelle.

Elle s'appelait Zarafa, elle avait 2 ans et un destin de grain de sable.
Petite--Marie, Posté le mercredi 21 septembre 2016 08:17
que c'est triste ....
un destin de grain de sable ... j'aime bien cette expression, ça veut tout dire un destin bien éphémère