
A BORD DU GRAND CAFE
(texte et musique de Jean Marie Vivier)

C'est là qu'on se retrouve quand le c½ur bat la chamade
Qu' l'horizon est gris, qu' l'espoir roule sous la table
Quand on maudit le monde et qu'il n'y a plus rien
Quand les autres tournent le dos, il reste les copains
Alors, pour un instant, on se refait une vie
D'où l'on aurait chassé les autres, ceux qui ont tout
La beauté, le pognon, la gloire et la connerie
Une vie qui s'rait une île et le port notre bistro

Au troquet des amis, au bistro des retours
Au bar des souvenirs, le c½ur déborde toujours
L'alcool met en partance aux îles de l'amitié
On cingle vers l'enfance à bord du grand café

Il n'y a pas très loin pour atteindre son rivage
Quelques verres et on part, le monde a chaviré
Y a des soirs où l'on voit au fond du verre des filles
Mais là au moins personne ne peut nous les piquer
Chaque fois qu'on s'y arrête on refait nos voyages
À faire ressusciter les Colomb, les Charcot
Avec tous les copains j'en ai vu des pays
Y en a même que les cartes ne situeront jamais

Oh, bien sûr, je sais bien, les aventures finissent
Il faut rentrer au port, redevenir sérieux
On n'a pas de photo à mettre sur la table
Mais nos voyages à nous sont gravés dans nos yeux
Et puis si certains soirs nos souvenirs s'effacent
Ou si l'on est resté trop longtemps ras-du-quai
Y a toujours un copain prêt à r'faire un voyage
À se r'faire un souvenir sur le bateau de l'amitié

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JM Vivier
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